KARTLIE INTÉRIEURE
le cœur historique amputé par la guerre
Terre de vastes plaines dorées et de villages bucoliques, la Kartlie Intérieure est une région presque oubliée, autrefois épicentre de la Géorgie. Aujourd’hui, ses ruines continuent de murmurer les récits d’éternité de son passé glorieux et invitent à plonger dans l’histoire vivante et dans l’âme farouche de la Géorgie.
LA KARTLIE INTÉRIEURE EN BREF
Région centrale qui forme une sorte de « nœud » entre l’ouest, l’est et le sud de la Géorgie, la Kartlie Intérieure (Shida Kartli en géorgien) est tristement connue pour avoir été le théâtre de plusieurs conflits sanglants. Elle se divise en trois ensembles :
Au nord, la Machabélie (Samachablo en géorgien) est, avec Tskhinvali pour capitale, une zone située au cœur du Grand Caucase qui abrite la réserve de Liakhvi. On la connaît aussi sous son nom de guerre d’Ossétie du Sud.
Note importante : Depuis 2008, l’intégralité de la Machabélie correspondant grosso modo au district de Djava ainsi qu’à une partie des districts de Gori et de Kareli, dans le nord de la région, est occupée de facto par l’armée russe, soit plus de 30% de la région. Par conséquent, cette région est malheureusement inaccessible par les services de Nela Voyage.
Au centre, la vaste plaine d’Ibérie est traversée par la principale autoroute du pays qui relie Tbilissi et l’Imérétie à l’ouest et la région de Mtskheta-Mtianétie à l’est. Organisée autour de sa capitale Gori, la plupart des touristes ne font qu’y passeret pour visiter en coup de vent le musée Staline et la cité troglodyte d’Uplistsikhe. Pourtant, cette région possède d’autres sites historiques majeurs comme les tombeaux de Kaspi ou l’imposante forteresse de Shkvilo désertée, car trop proche de la Machabélie. On y retrouve également de nombreuses églises d’importance nationale, à l’instar de la cathédrale de Samtavisi.
Au sud, la chaîne de Trialétie, qui fait office de frontière naturelle avec les régions de Basse Kartlie et de Samtskhé-Djavakhétie, vous émerveillera à coup sûr avec ses petits vallons bucoliques et méconnues qui dévalent les pentes du Petit Caucase à l’instar de la jolie petite vallée de la Tana qui abrite de magnifiques édifices comme l’église Sioni d’Ateni, mais surtout un vignoble exceptionnel et relativement méconnu. À l’extrême ouest, cette cordillère montagneuse rejoint la chaîne de Likhi pour former une barrière climatique avec la Géorgie occidentale. C’est dans ce « goulot » naturel que se trouve la charmante petite ville de Surami connue pour sa forteresse et ses vendeuses de nazuki, mais aussi le paisible couvent d’Itria ou encore le chatoyant lac Koditsqaro.
Vous l’aurez compris, si la plupart des touristes ne font que traverser cette région agricole, la Kartlie Intérieure a beaucoup à offrir ! Savoir où aller et prendre le temps de s’y attarder sont donc les deux piliers de Nela Voyage pour découvrir les secrets de cette région !
FOCUS SUR GORI
Capitale régionale et cinquième plus grande ville du pays, Gori est une ville très paisible aux airs de grand village. Pourtant, la plupart des touristes négligent cette jolie petite ville et n’y font qu’une courte halte afin de visiter le fameux musée Staline avant de repartir aussi vite qu’ils sont arrivés. Dommage pour eux !
Déjà, notons son magnifique petit centre-ville dont les rues pavées et les bâtisses en briques serties de beaux balcons en bois sculptés rappellent étrangement la ville de Telavi qui, sachez-le, est l’une des villes préférées de Nela Voyage. S’il existe bel et bien un culte de la personnalité autour de l’ancien dictateur qui reste bien ancré à Gori, la « cité des pommes » ne se résume pas qu’au dictateur. En effet, certaines attractions valent largement le coup d’œil comme la magnifique cathédrale de la Vierge Marie avec ses fresques colorées et sa coupole scintillante, l’imposante forteresse de Gori perchée au sommet de l’unique colline de la ville ou encore l’émouvant et mystérieux Mémorial aux Héros de Guerre bien planqué au pied de la forteresse. Ajoutez à cela un bazar connu pour la qualité de ses produits et vous obtenez la petite ville parfaite ! En plus, même la « banlieue » est digne d’intérêt, entre le paisible district de Kvernaki et ses larges rues bordées de pergolas en vigne, l’ancien quartier industriel de Kombinati et son curieux mélange d’architectures soviétique et persane ou encore la petite colonie de Goridjvari, ses sources et sa petite église Saint-Georges offrant un panorama exceptionnel sur toute la vallée fluviale.
Vous l’aurez compris, Gori est une ville à taille humaine parfaite pour prendre son temps. S’il faut bien avouer que l’on en a vite fait le tour, Nela Voyage se fait un malin plaisir de ne pas orienter ses visites autour de Joseph Staline et de plutôt axer son excursion sur le conflit de 2008 dont Gori conserve beaucoup de stigmates et qui permet de surcroît de mieux comprendre la situation géopolitique de la Géorgie moderne.
FOCUS SUR LA VALLÉE DE DZAMA
Au sud-ouest de la région, bien à l’écart des sentiers touristiques, une petite route s’enfonce profondément entre les premières crêtes du Petit Caucase pour dévoiler une incroyable diversité d’édifices chrétiens et de sites naturels : la vallée de Dzama.
Cette charmante petite vallée largement méconnue du grand public et baptisée « Vallée des Églises » par Nela Voyage (vous allez très vite comprendre pourquoi…) abrite non moins d’une soixantaine de monuments historiques, dont de nombreuses églises et monastères ainsi que plusieurs forteresses. Parmi les sites religieux les plus remarquables, on trouve (entre autres) l’église de Samtsevrisi et sa belle vue sur la vallée et la plaine de Gori, le monastère de Samtsevrisi et ses incroyables fresques au style si particulier, le monastère de Qintsvisi, fier représentant de l’âge d’or architectural géorgien, le bucolique couvent d’Ortubni et son herboristerie médicinale, l’insolite église de Sarkineti creusée dans la falaise et surtout le monastère de Mzovreti installé dans une ancienne forteresse se dressant au sommet d’une haute montagne. Ce dernier n’est d’ailleurs pas un endroit comme les autres puisqu’il convient de vérifier au préalable si les moines sont disposés à vous accueillir, ce qui est compréhensible pour un lieu considéré comme le « Paradis sur Terre », rien que ça !
Enfin, la vallée de Dzama regorge de sentiers de randonnées menant à de magnifiques sites naturels tels le mont Shuano et sa vue panoramique majestueuse, l’impressionnante chute d’Abukhalo, les sources minérales de la rivière Tqemlovanistsqali ou encore le magnifique lac Bateti entouré d’une forêt dense à la beauté incroyable.
En somme, la vallée de Dzama est le seul endroit où Nela Voyage s’autorise le fait de visiter plusieurs églises les unes après les autres, tant la diversité est exceptionnelle. De plus, explorer la vallée de Dzama aux côtés de Nela Voyage, c’est la promesse d’une journée alliant nature et patrimoine religieux, le tout sans aucun touriste !
FOCUS SUR LA MACHABÉLIE (OSSÉTIE DU SUD)
La Machabélie représente presque la moitié de la région de Kartlie Intérieure et est aujourd’hui occupée de facto par l’armée russe. Ni en paix, ni en guerre, voici un bref retour sur la situation actuelle.
Bien que la Machabélie soit une région géorgienne depuis « toujours », aujourd’hui, on estime que les Géorgiens ne représentent qu’à peine un quart de sa population, le reste étant constitué d’Ossètes et de militaires russes. Si la cohabitation entre Ossètes et Géorgiens s’est toujours faite de manière pacifique, la situation géopolitique qui agite le Caucase depuis le XXème siècle va considérablement fragiliser cet équilibre. En cause, la politique impérialiste de la Russie et son double jeu qui fait que d’un côté elle temporise les conflits ethniques pour éviter un embrasement régional, et de l’autre elle souffle sur les braises en soutenant les séparatistes ossètes afin de déstabiliser la Géorgie et ainsi conserver sa mainmise sur ce qu’elle considère comme sa zone d’influence.
Toujours est-il que depuis ce conflit qui a atteint son paroxysme lors de la guerre-éclair de 2008, la Russie occupe militairement l’Ossétie du Sud ainsi que l’Abkhazie, soit environ 20% du territoire souverain de la Géorgie. Loin de moi l’idée de basculer dans le misérabilisme lors de mes visites, mais je mets toujours un point d’honneur à expliquer objectivement la situation actuelle, à en décrire les tenants et les aboutissants ainsi qu’à faire ressentir le fait que la menace d’une invasion russe plane toujours sur cette partie de la Géorgie. Par exemple, j’explique souvent le phénomène des « frontières mouvantes » face à la très parlante fresque de Gagosh intitulée « Le Prix de l’Indépendance » (illustration ci-dessus)…
ALLEZ-Y SI
ÉVITEZ SI
Vous venez en Géorgie pour découvrir (entre autres) son arrière-pays rural, loin des foules de touristes ; Vous adorez faire sauter les bouchons des champagnes et autres vins mousseux ; Joseph Staline est votre idole depuis votre plus tendre enfance et vous le considérer comme votre « petit père » à vous
Vous comptez visiter à la fois l’est et l’ouest de la Géorgie en moins d’une semaine ; À l’école vous étiez nul(le) en histoire et vous ne comprenez toujours pas l’intérêt de certaines personnes pour les vieux cailloux ; L’idée de frôler la « frontière » d’une région séparatiste vous met la boule au ventre
TEMPS RECOMMANDÉ POUR EXPLORER LA RÉGION
Je vous recommande de consacrer au moins 1 journée à Gori et aux alentours (cité troglodyte d’Uplistsikhe ou vallée de la Tana par exemple) et de vadrouiller 1 ou 2 journées dans la région (vallée de Dzama ou Surami et ses alentours par exemple).
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