IMÉRÉTIE

au cœur de la Géorgie occidentale

Terre de mythes et de plaines fertiles, l’Imérétie dévoile de nombreuses richesses, entre monastères séculiers et grottes scintillantes. Avec Koutaïssi pour cœur historique, ce pays de cocagne murmure d’incroyables légendes qui se mêlent aux beautés de la nature en un tableau vivant et inoubliable.

L’IMÉRÉTIE EN BREF

De par sa position, l’Imérétie est une région très « stratégique ». Outre le fait de posséder un aéroport international, la région est à la fois proche des sommets du Grand Caucase, des montagnes du Petit Caucase, du littoral de la mer Noire et de la Géorgie orientale. L’Imérétie peut se diviser en trois grandes zones :

Au nord, les contreforts du Grand Caucase séparent l’Imérétie de la région voisine de Racha, tandis que la chaîne de Likhi forme une barrière climatique avec la région de Kartlie Intérieure et donc avec l’est du pays. Si le coin est surtout connu pour les gorges luxuriantes du canyon d’Okaste, les hauts plateaux réservent de belles surprises entre l’époustouflant calvaire des Neuf Croix, le curieux piton de Katskhi ou la petite cité minière de Chiatura tristement célèbre pour son vaste réseau de téléphériques soviétiques semi-abandonnés.

Au sud, la chaîne de Meskhétie connecte l’Imérétie aux régions de Gourie et de Smatskhé-Djavakhétie. C’est dans cette zone largement inexplorée que se trouvent la jolie vallée de Sulori et la station thermale de Sairme.

Au centre, la plaine de Colchide, prise en étau entre le Grand et le Petit Caucase, s’ouvre à l’ouest sur la région de Mégrélie. C’est au milieu de ce corridor naturel traversé par la principale autoroute du pays que vous trouverez Kutaïssi, la charmante capitale régionale. Ce large espace vallonné et bucolique est surtout connu pour ses nombreuses grottes karstiques comme celles de Prométhée, de Sataplia ou de Navenakhevi, pour n’en citer que quelques-unes. C’est aussi là que les urbexeurs de tous poils s’en donneront à cœur joie en explorant les sanatoriums abandonnés de Tsqaltubo.

Bien que très touristique par endroits, l’Imérétie regorge de trésors qui passent sous les radars de la plupart des touristes. Randonnées hors des sentiers battus, petites églises méconnues, sites historiques passionnants, explorations urbaines improbables, il y en a pour tous les goûts. Heureusement que Nela Voyage connait les coins permettant de passer entre les filets du tourisme de masse !

Note importante : Depuis 2008, une partie du district de Sachkhere, dans l’extrême nord-est de la région, est occupée de facto par l’armée russe, soit environ 5% de la région.

FOCUS SUR KUTAÏSSI

Capitale régionale et troisième plus grande ville du pays, Kutaïssi est le point de chute idéal pour faire une halte entre l’est et l’ouest de la Géorgie. Étant l’une des plus anciennes villes habitées d’Europe, l’ancienne capitale du Royaume de Colchide possède donc un patrimoine très riche. Pour preuve, la ville fait partie du réseau des « Villes créatives » de l’UNESCO et certains vous diront même qu’elle est la ville la plus « géorgienne » du pays, car davantage préservée des influences étrangères tout au long de son histoire.

Il est vrai qu’entre ses nombreux musées, sa somptueuse fontaine de Colchide, son charmant parc central parsemé de belles statues et ses bâtiments patrimoniaux représentés notamment par le magnifique opéra-théâtre, Kutaïssi n’a pas à rougir de ses atouts ! Pour couronner le tout, la ville est nichée dans un cadre très agréable, traversée par la tumultueuse rivière Rioni et entourée d’une belle nature visible depuis le parvis de l’imposante cathédrale Bagrati. Citons également ses nombreux ponts qui offrent un cachet supplémentaire à l’instar du poétique Pont Blanc ou du Pont Rouge réalisé par un certain Gustave Eiffel. Enfin, Kutaïssi est une ville vivante comme l’atteste le Bazar Vert dont les rues adjacentes regorgent de petits vendeurs de rue allant du bouquiniste au fleuriste en passant par le « bouilleur de cru ». Précisons aussi que plusieurs restaurants de Kutaïssi figurent parmi les meilleures adresses gastronomiques de Nela Voyage !

Outre son aéroport international, la périphérie proche de la ville abrite surtout les magnifiques monastères de Gelati et de Motsameta, le moderniste Parlement de Géorgie, aujourd’hui à l’abandon ou encore la réserve de Sataplia célèbre pour sa grotte, ses sentiers et ses fossiles de dinosaures.

Avec son ambiance de grand village et ses fleurs de camomille qui décorent les trottoirs, Kutaïssi est une ville décontractée au charme indéniable qui a réussi à conquérir le cœur de Nela Voyage !

FOCUS SUR LE CALVAIRE DES NEUF CROIX

Situé près du col de montagne de Nakerala qui marque la « frontière » entre l’Imérétie et la Racha, le Calvaire des Neuf Croix est un curieux ensemble constitué de neuf grosses croix métalliques en or et en argent gardées par une petite chapelle récemment érigée à proximité. Situé à plus de 1500 mètres d’altitude sur une impressionnante corniche rocheuse, ce site figure parmi les cinq plus beaux panoramas du pays selon Nela Voyage !

Selon une légende locale, neuf frères furent mobilisés et appelés à participer à la Grande Guerre patriotique (nom donné à la Seconde Guerre mondiale en Union soviétique). Mort d’inquiétude pour ses fils partis combattre, leur père se serait mis à prier jour et nuit pour que ses fils lui reviennent vivants. Sa dévotion était telle que, à la fin de la guerre, ses prières furent exaucées et les neuf garçons rentrèrent sains et saufs ! En guise de gratitude pour Dieu, le vieil homme aurait transporté neuf lourdes croix sur ses épaules jusqu’à la plus haute montagne des alentours pour y ériger un sanctuaire. Depuis ce jour, ce calvaire est devenu un lieu de pèlerinage qui a même sa célébration annuelle dans la municipalité voisine de Tqibuli, le dernier samedi de mai.

Si cette légende ne fait qu’amplifier le mystère qui plane sur cet endroit, c’est surtout pour la vue époustouflante que Nela Voyage aime y aller, ne nous mentons pas ! Mais s’y rendre n’est pas de tout repos. Entre les racines d’arbres apparentes qui vous font trébucher à chaque pas, les gros rocs éparpillées sur le sol glissant, les escaliers en bois à l’inclinaison vertigineuse et les pentes raides à escalader à l’aide de grosses chaînes, atteindre ce calvaire est une véritable aventure en soi ! Mais on est largement récompensé par une vue panoramique sur les montagnes de Racha de Svanétie et même, quand le ciel est dégagé, sur la mer Noire ! Pour finir, notez que la station téléphérique abandonnée au début du « sentier » reliait à l’époque le site à la ville de Tqibuli sur une ligne de presque 4km de long, ce qui en faisait la deuxième plus longue ligne téléphérique de toute l’Union Soviétique !

FOCUS SUR LES SANATORIUMS DE TSQALTUBO

Située à l’ouest de Kutaisi, Tsqaltubo est une petite ville célèbre depuis presque toujours pour ses eaux curatives dont voici la petite histoire…

Connue depuis des siècles, c’est à partir des années 1930 que les « eaux de l’immortalité » deviennent propriété de l’État et attire les citoyens de toute l’Union soviétique, notamment grâce à l’article 119 de la Constitution qui impose un « droit au repos et aux loisirs ». Après l’effondrement de l’Union soviétique en 1991, l’industrie thermale de Tskaltubo cesse toute activité et, du jour au lendemain, la trentaine de centres de soin et de repos sont abandonnés. Ce n’est qu’au début des années 1990 que les luxueux sanatoriums se reconvertissent en accueillant plus de 10 000 réfugiés géorgiens fuyant les conflits sanglants en Abkhazie. Bien que s’agissant d’une mesure temporaire, on estime que la moitié de ces déplacés malgré eux vivent toujours dans les vieux bâtiments délabrés de Tsqaltubo !

Si je vous parle de tout cela, c’est que Tskaltubo est en train de changer et que le tourisme de luxe pointe déjà le bout de son nez ! En effet, certains sanatoriums ont été rachetés à tour de bras par des investisseurs privés, puis vidés de leurs occupants pour les rénover. Car oui, on a commencé à se soucier du sort des réfugiés pour des raisons évidentes liées au business… De plus, les majestueux sanatoriums ne semblent plus être l’apanage de quelques urbexeurs et photographes… Depuis quelques années, l’engouement grandissant pour les lieux abandonnés attire des touristes d’un genre nouveau à Tsqaltubo. Je suis d’ailleurs toujours outré de voir ces groupes de touristes débarquer avec leurs gros sabots pour photographier ces lieux où, je le rappelle, des familles vivent toujours ! Loin de critiquer la démocratisation inévitable de la pratique de l’urbex, il me parait important de rappeler que, dans ce genre d’endroits, la pudeur et la courtoisie sont de mise, ce qui ne semble malheureusement pas aller de soi pour tout le monde !

En conclusion, il ne reste que peu de temps pour voir Tsqaltubo dans son état actuel. Alors, n’hésitez pas à contacter Nela Voyage pour explorer au plus vite ces vestiges d’un passé glorieux et ce, dans le respect des populations qui y vivent, cela va de soi !

ALLEZ-Y SI

ÉVITEZ SI

Pour vous, Lyon est la seule vraie capitale française ; Vous comptez vous rendre prochainement en Géorgie, mais n’avez pas envie d’avoir à vendre un rein pour vous payer un billet d’avion ; Vous avez une « bucket list » spécial urbex et il vous manque le sésame de la ville aux sanatoriums

La gastronomie géorgienne ne vous attire pas plus que ça, et puis de toute façon, vous êtes au régime ; Vous souhaitez visiter la région en évitant les foules de touristes et sans faire appel aux services de Nela Voyage (quelle idée saugrenue !) ; Vous confondez toujours stalagmite et stalactite

TEMPS RECOMMANDÉ POUR EXPLORER LA RÉGION

Je vous recommande de consacrer au moins 1 journée à Kutaïssi et aux alentours (monastères de Gelati et de Motsameta ou Tsqaltubo par exemple) et de vadrouiller 1 ou 2 journées dans la région (calvaire des Neuf Croix ou Chiatura et ses alentours par exemple). Si votre porte d’entrée et de sortie dans le pays est l’aéroport de Kutaïssi, essayez de vous accorder 2 jours « off » en plus : un en arrivant pour vous reposer et prendre la température du pays ; un autre avant de repartir pour acheter vos derniers souvenirs et profiter une « dernière » fois de votre séjour en Géorgie !

Les meilleures randos des contreforts du Grand Caucase

  • Grottes de Tsutskhvati   à venir

  • Calvaire des Neuf Croix   à venir

  • Crête de Satsalike   à venir

  • Monastères de Gelati et de Motsameta   à venir

  • Réserve de Sataplia   à venir

  • Canyon de Kinchkha   à venir

Les meilleures randos de la chaîne de Meskhétie

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Yvan RUIZ – 2025